Photographie Nicolas T. Camoisson |
C'est de cette Syrie-là dont je voulais vous parler, de cette terre lumineuse, éprise du matin, amoureuse du ciel. De cette autre Syrie, plus secrète, plus vraie, celle que vous auriez pu aimer. De ce peuple aux mains d'or, peuple courageux que les rires clairs n'effrayaient pas malgré la lourdeur d'une vie de labeur, peuple discret et fraternel, ce "petit peuple" comme l'on dit avec un certain dédain quand on se trouve trop haut pour les regarder.
Mais aujourd'hui, quelle que soit notre hauteur de vue, tout est devenu inutile. Puisque tout est désormais gaz et canons, prisons et tortures, viols et meurtres, exils et faim. Oui tout cela est devenu caduque puisque rien ne vous ouvre ni les yeux ni le coeur. Puisqu'il est possible désormais de ne pas se lever pour les enfants de Banyas burinés de poings et de couteaux. Et toléré, banal, de repousser l'image de ceux de la Ghouta, ces tout-petits, dont les derniers souffles ont étouffé de gaz.
Marion Coudert
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