Un repos, souffle long, autre langage
Et que le temps vous soit donné de prendre le temps d'entourer ceux, si fragiles, qui vous restent
Et que le temps vous soit donné de prendre le temps d'accompagner ceux, si nombreux, que vous n'avez pas pu veiller
Et l'horizon dégagé de toutes les fureurs, la levée des moissons, la venue des saisons légères, le mouvement serein d'un matin sans enjeux, la caresse d'un soir pour vous réunir tous, fragilisés mais grandis d'être libres
Et le chemin d'une maison et l'appel quotidien d'une école et des jeux simples et de l'eau claire
Et que la peur et la déroute ne cisaillent plus vos marches
Et que ceux dont la main n'est que crosse s'en retournent vers les ombres
Et que les tentes de l'exil ne soient qu'un objet du passé
Et que votre pain ne mêle plus le sang mais la sève nouvelle
Il faudrait
Que nos silences s'irriguent d'écoute et que nos paroles se défient de la froide distance
Et il faudrait aussi, de par le monde, moins de savants et plus de sages
Et des hommes et des femmes pour entendre vos cris
Et des hommes et des femmes pour élever vos chants
Et des hommes et des femmes pour marcher avec vous
Et que le monde s'éveille
Et que le monde vous veille
Marion Coudert
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