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| Deux amis. Café Nofara, Damas-Syrie. Photo N.T.Camoisson |
Le sang du printemps 24/...
Deux amis sont assis à la terrasse d'un café à Damas. L'instant est paisible. Ils le savourent avec bonheur, leurs voix se mêlent sans se heurter, leurs rires se rencontrent et se reconnaissent. Ils sont complices sans manière.
Je suis à côté d'eux, je ferme les yeux et je plonge dans la mélodie de leur langue. Et je goûte à la paix de cette image de deux vieux amis que rien ne semble pouvoir bousculer. Tout près d'eux, je me dis qu'ils sont une part de ce pays que j'aime, de ce peuple doux, capable de toutes les poésies.
L'image aujourd'hui ne parvient plus à détrôner celles du gâchis de la vie, celles des souffrances indignes d'un peuple en danger, parcourant seul, comme un désespoir sans fond, nos silences.
L'image aujourd'hui se perd dans la détresse qui s'accroche aux noms de Homs, Idleb, Rastan, Hama, Deraa...
Mais l'image première doit rester en nous comme une force inaltérable. Car si nous croyons que demain, après ces si difficiles traversées, nous pourrons encore partager un instant de paix entre amis d'un même pays, alors demain, c'est à cette terrasse que nous nous retrouverons.
Deux amis sont assis à la terrasse d'un café à Damas. L'instant est paisible. Ils le savourent avec bonheur, leurs voix se mêlent sans se heurter, leurs rires se rencontrent et se reconnaissent. Ils sont complices sans manière.
Je suis à côté d'eux, je ferme les yeux et je plonge dans la mélodie de leur langue. Et je goûte à la paix de cette image de deux vieux amis que rien ne semble pouvoir bousculer. Tout près d'eux, je me dis qu'ils sont une part de ce pays que j'aime, de ce peuple doux, capable de toutes les poésies.
L'image aujourd'hui ne parvient plus à détrôner celles du gâchis de la vie, celles des souffrances indignes d'un peuple en danger, parcourant seul, comme un désespoir sans fond, nos silences.
L'image aujourd'hui se perd dans la détresse qui s'accroche aux noms de Homs, Idleb, Rastan, Hama, Deraa...
Mais l'image première doit rester en nous comme une force inaltérable. Car si nous croyons que demain, après ces si difficiles traversées, nous pourrons encore partager un instant de paix entre amis d'un même pays, alors demain, c'est à cette terrasse que nous nous retrouverons.
Marion Coudert
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