mercredi 1 janvier 2014

Une année blanche


Je souhaite une année blanche. Et du temps pour soigner, apaiser. Du temps pour enlacer. Que la parole reprenne sa place. Et un pas. Un pas de géant vers ces appels qui restent sans réponse et qui sont d'une insondable tristesse. Et que nous puissions prendre le temps d'accompagner dans nos silences les amis chers qui manquent à l'appel. Que parents et enfants puissent reprendre souffle hors des distances, hors des exils. Et que les mains se touchent à nouveau.

Je voudrais une année légère. Que des matins heureux se lèvent  sur les terres que l'on aime. Et que les paysages ne pleurent plus de ces blessures ancrées qui nous dévastent.

Je voudrais une année d'horizons. Une année franche, une année claire. Que les possibles entaillent les ténèbres, qu'ils ouvrent la voie des sagesses. Une levée de fraternités. Pouvoir épeler les lettres du mot Syrie avec de l'espoir dans le coeur. Reprendre les chemins vers les jardins, vers les roues, vers la vie. Et que l'on abandonne la ronde des cynismes et des lâchetés. Une levée de fraternités. Vraie. Simple et sans ornements. Juste parce que nous sommes des êtres humains sur une même terre, dans un même voyage. Sans rien d'autre à gagner de plus que de nous reconnaître.

Et je fais le voeu très cher d'une année de douceurs. Toutes les douceurs. Les plus insignifiantes, même les simplement polies, même les superflues. De la douceur pour les enfants de Syrie. Les protéger, les aimer plus encore, les accompagner. Sans ménager nos efforts. Et les défendre. Contre les loups. Les enragés. Tous les hors la vie.

Et gagner.

Marion Coudert

1 commentaire:

  1. Merci, Bonne Année à vous. Et bravo pour vos écrits et actions diverses, que je suis plus ou moins, selon mes possibilités. Amicalement d'une Montoise

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