vendredi 12 avril 2013

Le jardin

C'était un espace particulier. 
Il existait au-delà de tous les autres
espaces.
Il était sans piège, sans contrainte, sans violence.
C'était un espace unique.
Un jardin.
Il était balayé par la douceur des vents.
Le fleuve bienveillant soulevait pour lui seul l'ombre et l'eau.
C'était un espace sans enclave.
Tout y demeurait simple, tout redevenait simple.
Nous y goûtions le miel.
Rien d'autre n'importait.
Ce miel... Dense et fauve.
Farouche et doux.

Il faut parler de paix.
Revenir lentement, mais d'un pas sûr, vers le jardin.
Retrouver le chemin des langages simples.
Simples comme vous, si sages amis des campagnes.
Vous, dont le bon sens détrône toutes les intelligences fabriquées.
Vous, volontairement à l'écart des gloires éphémères qui grisent les esprits, tous les esprits.
Vous si simples.

Dans les salons,
Dans le vide avéré de leurs discours,
Gonflés par l'illusoire refrain des applaudissements,
Sous la peau d'importance qu'ils s'accordent,
Dans l'entrave des légitimités,
Qu'ont-ils fait de votre voix, sur quel chemin l'ont-ils oubliée ?
Qu'ont-ils fait du jardin, dans quel mouvement l'ont-ils méprisé ?
Qu'ont-ils fait du miel, à quel moment l'ont-ils fondu en plomb ?

Ici, tous se battent pour une place sans vertu.
Pour que brille le feu d'une grandeur inutile.

Vous me manquez.
Le jardin.
Le fleuve.
Le miel.
Et vous.

Marion Coudert.

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