vendredi 9 mars 2012

Syrie. Avons-nous déjà renoncé ?


Aurons-nous encore à partager une humanité commune si nous ne frémissons pas devant le meurtre en direct d'un peuple qui reste mains nues face à ses tortionnaires ?
De quelle humanité parlerons-nous dans nos discours et dans nos livres si les corps perdus d'enfants mutilés, figés de souffrance et de peur ne touchent rien en nous au point de nous lever ?
Quelles valeurs auront dès lors toutes nos marches ? Quelle perspective ouvrirons-nous pour nos enfants si nous nous contentons de nous indigner dans le moelleux de nos fauteuils sans faire un geste, sans prendre un temps pour marcher et dire notre fraternité et notre présence à ceux que les loups méprisent et qui ne sont plus que des cibles fragiles ? A quelle fraternité pourrons-nous prétendre si nous ne nous tenons pas auprès de ceux, les plus fragiles d'entre nous, que l'on violente sans limite ?  Quelle journée pourra pour nous désormais laisser passer la lumière alors que nous nous retranchons dans une indifférence fataliste ?
A moins que nous n'ayons déjà, sur le chemin, renoncé à notre humanité ?...

Marion Coudert

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